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10 000 ans d’occupation humaine dans l’agglomération de Quimper

A Ergué-Gabéric, les archéologues de l’Inrap mènent une fouille préventive sur 6 hectares, en amont d’un projet d’aménagement par Quimper communauté. Le site occupe une situation privilégiée sur un fond de vallée où les hommes se sont naturellement installé depuis des millénaires. La fouille en cours a livré d’importantes découvertes, de la Préhistoire au Moyen Âge.
– 9 000 ans
Une halte pour les derniers chasseurs-cueilleurs La première trace d’occupation du site est attribuable au premier Mésolithique (IXème – VIIIème millénaires avant notre ère) et correspond sans doute à des haltes de chasse établies le long d’un vallon. Les vestiges, fugaces, sont des objets en pierre liés au débitage du silex pour la fabrication d’outils, ainsi que quelques restes de taille. Une petite pointe de flèche a également été découverte.  
Foyer à pierres chauffées – Photo : © E. Pierre, Inrap  
– 5 000 ans ?
Des éleveurs du Néolithique Après quelques millénaires d’abandon, le site est investi au Néolithique par une communauté d’agriculteurs et d’éleveurs. Les vestiges d’un bâtiment rectangulaire, mesurant près de 17 mètres de long sur 6,4 mètres de large, correspondent à huit trous, destinés à supporter les poteaux de son ossature. Certains trous de poteau mesurent jusqu’à un mètre de diamètre pour autant de profondeur. A proximité, deux autres pourraient correspondre à un appentis s’appuyant sur le bâtiment principal. L’étude du mobilier céramique et lithique découvert dans le comblement des poteaux, ainsi que des datations C14 sur charbons de bois, permettront de caler avec plus de précision la période d’utilisation du bâtiment.  
– 2 200 ans –    800 ans
Une occupation importante aux âges des Métaux Les vestiges les plus significatifs datent de l’âge du Bronze. Au centre des fouilles, plusieurs concentrations de trous de poteaux ont été repérées. Même si aucun plan de bâtiment n’a encore été identifié, en raison de la difficile lecture du terrain dans cette zone, il s’agit probablement des vestiges de plusieurs habitations. Un réseau de fossés, délimitant des parcelles, quadrille le site. Autres vestiges de la Protohistoire, deux petits bâtiments de plan quadrangulaire pourraient correspondre à des ateliers. A proximité, les archéologues ont découvert dans des fosses des objets liés à des activités domestiques  et artisanales.
Dépôt de 2 haches à douille du 1er âge du Fer – Photo : © C. Robert, Inrap  
– 1 900 ans – 1 700 ans
Deux nécropoles à 3000 ans d’intervalle Neuf tombes composent une petite nécropole de l’âge du Bronze. Elles mesurent en moyenne 3 mètres de long, sauf une, réservée à un enfant. Le défunt y était inhumé dans un cercueil en bois puis la fosse était signalée par un petit monticule de terre. Fait assez remarquable pour cette période, trois tombes contenaient du mobilier : deux ont livré un petit vase en céramique. Dans la dernière, le viatique se compose d’un vase biconique à trois anses, d’un poignard en bronze à rivets et d’un silex taillé. Cette nécropole est à mettre en relation avec les maisons de l’âge du Bronze ; selon toute vraisemblance, il pourrait s’agir du cimetière destiné aux familles ayant vécu sur le site à cette période.
Le cimetière médiéval et des fossés protohistoriques – Photo : © Hervé Paitier et Emmanuelle Collado, Inrap 700
1 000
Au haut Moyen Âge (entre le VIIIème et le XIème siècle), le site est réoccupé comme cimetière. Une trentaine de tombes en fosse correspond sans doute à la limite occidentale d’un espace funéraire qui doit s’étendre à l’est, hors de l’emprise de fouille. Toutes orientées est-ouest, les sépultures, de diverses tailles, ne présentent aucun aménagement. Elles sont vides de mobilier ou de restes osseux.
Photo en-tête : Vue aérienne du site © Hervé Paitier, Inrap