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2000 objets dérobés au British Museum : le problème des inventaires

 

Depuis la mi-août, le British Museum est au cœur d’un scandale après le vol d’environ 2 000 objets de ses collections. Un vol dont on soupçonne qu’il a été commis au sein même de l’institution sur une période de vingt ans. Alerté de la vente d’objets présumés volés dès 2021, le musée n’a pris des mesures que début 2023. La moitié de sa collection n’est pas cataloguée, cette absence d’inventaire a certainement facilité les vols. Le musée n’a pas encore annoncé le nombre exact d’objets dérobés. Mais comment connaître le nombre exact d’objets disparus sans inventaire ? Plus difficile encore, comment identifier les objets, sans parler de prouver la propriété, sans inventaire ?

 

Le partage d’informations sur les objets volés permet d’identifier et de retrouver ces objets. C’est précisément pour cette raison qu’Interpol tient à jour une base de données accessible sur les œuvres d’art volées. Mais pour qu’un objet soit enregistré dans la base de données, il doit être « entièrement identifiable ». Le problème, c’est que le musée est probablement encore en train d’essayer d’identifier ce qui a disparu. Comment identifier complètement un objet non catalogué et non photographié ?

 

Après la démission du directeur Hartwig Fischer, un directeur intérimaire, Sir Mark Jones, a été nommé. Le poste permanent est à pourvoir. Tristram Hunt, directeur du V&A, qui semble être à l’origine de l’initiative visant à réviser les lois sur l’aliénation des œuvres d’art, figure parmi les candidats évoqués au poste de directeur du musée. La sélection du prochain directeur du musée est une étape cruciale dans l’évolution vers un British Museum moderne qui ne se contente pas de rénover ses galeries, mais reconstruit son image conformément aux nouvelles valeurs du XXIe siècle.

 

En attendant, le problème de l’inventaire des œuvres doit se poser à l’ensemble des musées. Combien ont-ils des pièces non cataloguées dans leurs réserves ? Lorsqu’un musée comme le Louvre explique que sa base de données contient des entrées pour plus de 480 000 œuvres, s’agit-il de l’ensemble de sa collection ou seulement d’un pourcentage de celle-ci ?

 

Source : The Conversation – Catharine Titi, Research Associate Professor (tenured), CNRS, Université Paris 2 Panthéon-Assas. Lien vers l’article original…

Photo : Jl FilpoC – Wikimedia