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300 tombes antiques dans les fondations d’un lotissement

En amont de l’aménagement d’un ensemble d’habitations à Bouc-Bel-Air, à deux pas d’Aix-en-Provence, des archéologues de l’Inrap ont mis à jour plus de 300 sépultures d’une nécropole antique et des vestiges du Néolithique. La présence de populations à la fin de la Préhistoire est essentiellement signalée par des fosses silos contenant du matériel en petite quantité (céramique, éléments de macro-outillage, éléments d’industrie lithique, un élément de parure), trois foyers de pierres chauffées et un puits. Un alignement de « trous de poteaux » révèle la présence d’un petit bâtiment. La nécropole, datant de la fin de l’Antiquité, s’étend sur une surface de 4200 m². Les tombes sont alignées suivant un axe est-ouest, de façon assez régulière. À l’est, la limite de cette aire sépulcrale est matérialisée par la présence d’une portion de mur qui borde une voie. Au total 313 sépultures composent cet ensemble, essentiellement de tombes couvertes par des tuiles disposées en bâtière, mais on retrouve également des coffrages de bois, des coffrages de pierres et dans deux cas des inhumations en amphore ainsi qu’un cercueil en plomb. Quelques offrandes telles que des lampes à huile ou des vases de petites tailles ont été découvertes dans un petit nombre de tombes. La présence de ce mobilier permet d’évoquer un maintien de certaines pratiques païennes (lampe à huiles, monnaies, petits récipients…), qui ont pu perdurer au sein de la population. Les changements d’orientation et l’organisation spatiale semblent aussi indiquer une utilisation de ce cimetière sur une longue période, allant même jusqu’à la période médiévale. Cette découverte témoigne ainsi des changements de pratiques funéraires et montre la transition, progressive, vers la Chrétienté. Elle donne enfin l’occasion aux chercheurs de recueillir des données sur les populations, grâce aux études anthropologiques qui vont être menées sur les squelettes, en laboratoire. Aménagement : Privé Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie Drac Provence-Alpes-Côte d’Azur Recherches archéologiques : Inrap Responsable scientifique : Catherine Rigeade, Inrap   Photo en-tête : vue des sépultures en cours de fouille depuis le nord-est de la parcelle. © Sylvie Mathie, Inrap Photo dans l’article : vue des sépultures en bâtière depuis l’est avec le mur antérieur qui matérialise la limité est de la nécropole parcelle. © Christophe Voyez, Inrap