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Découverte de l’église la plus ancienne de Nîmes

Dans le cadre d’une fouille préventive réalisée en amont de la construction d’une maison individuelle au nord du quartier des Amoureux de Nîmes, sur une parcelle de 330 m2, les archéologues de l’Inrap ont découvert une partie des imposantes fondations d’une église, en particulier une abside semi-circulaire. 
Tombe d’enfant dont l’architecture est constituée de stèles en remploi. © F. Leroy, Inrap
L’édifice a été bâti avec des remplois antiques monumentaux provenant sans doute d’anciens mausolées situés non loin. La datation de l’église peut être estimée du tout début du Ve siècle au regard des mobiliers céramiques recueillis, ce qui en fait le plus ancien édifice de culte chrétien découvert à Nîmes.
Tombe dont la construction devait être monumentale. Elle est faite de mur en pierre recouvert à l’intérieur d’un enduit. © L. Wozny, Inrap
L’intérieur de l’abside accueille de nombreuses sépultures : l’une d’elle se distingue par un coffre construit avec de grandes dalles antiques. Il s’agit manifestement d’une tombe privilégiée, probablement celle d’un défunt au statut important. De nombreux sarcophages en pierre et des inhumations d’enfants déposés dans des coffrages de tuile ou dans des amphores sont également présents à l’intérieur de l’édifice.
Sur cette parcelle, située vraisemblablement au sud d’une voie utilisée dès l’Antiquité, se développe aussi un cimetière, dont l’extension, dépassant les limites de la fouille, n’a pu être reconnue. Néanmoins, les archéologues ont mis en évidence une densité élevée d’inhumations, illustrée par l’apport et le recoupement de multiples dépôts funéraires successifs, et qui se développe par endroit sur 2 mètres de profondeur. Huit sarcophages en plomb constituent l’ensemble le plus ancien de la nécropole, autour du IIIe siècle. Cette série particulièrement importante pour ce type de structure témoigne d’un mode d’inhumation privilégié. S’y ajoutent quelques autres tombes contemporaines, en particulier la sépulture à coffrage mixte de pierre et bois d’une jeune fille, accompagnée de bijoux et divers objets.
Ensemble de sarcophages en plomb. © S. Duchesne, Inrap
Les archéologues ignorent encore à qui était dédiée cette église, si elle était construite autour de la tombe d’une personne au statut particulier. Ils ignorent aussi si l’église mentionnée dans les textes à partir du Xe siècle sous le vocable de sainte Perpétue correspond à celle mise au jour ou s’il s’agit d’un édifice plus ancien. La vocation funéraire des lieux, observée sur plusieurs siècles, témoigne également de la transition entre la période antique et le haut Moyen Âge, certaines pratiques évoluant au cours des siècles, comme l’enracinement du christianisme à partir des IVe-Ve siècles.
Plusieurs sépultures à coffrage de pierre, au centre un moellon en calcaire sert à la signalisation d’une des tombes. © L. Wozny, Inrap Photo en-tête : Vue générale de l’abside de l’église et des nombreuses sépultures présentes à l’intérieur. © B. Thomas, Inrap