Avec un chantier de 36,6 millions d’euros engagé jusqu’en 2028, le Département de la Charente-Maritime se lance dans une opération historique : restaurer le fort Boyard et, pour la première fois, l’ouvrir au public. Au cœur de cette aventure patrimoniale et technique, Groupe Géotec apporte son expertise géotechnique en milieu maritime.
Depuis sa silhouette mythique posée entre l’île d’Aix et l’île d’Oléron, Fort Boyard veille sur le Pertuis d’Antioche depuis plus de 150 ans. Mais l’icône de la côte atlantique française, rendue célèbre par la télévision, est aujourd’hui fragilisée. Érosion, houle, tempêtes : ses protections d’origine ont disparu au fil du temps, laissant la bâtisse exposée aux éléments.
Face à la menace de dégradation irréversible, le Département de la Charente-Maritime, propriétaire des lieux, a lancé un programme de reconstruction des ouvrages de protection. Objectif : assurer la pérennité du fort pour les cent prochaines années.
Redonner au fort sa silhouette d’origine
Piloté par le groupement de conception-réalisation ETPO/BRLi/Architecture Patrimoine sous la houlette de l’architecte du patrimoine Delphine Gramaglia, ce projet d’envergure entend restituer les structures historiques : l’éperon au nord, le havre d’accostage au sud, la risberme périphérique et les blocs de protection.
Ces ouvrages auront chacun un rôle déterminant : atténuer l’énergie des vagues, éviter l’érosion des fondations, garantir la stabilité de l’assise rocheuse. Le tout, en conciliant exigences techniques contemporaines et fidélité à l’architecture d’origine.
Le rôle clé de Groupe Géotec
Pour concevoir et fiabiliser ces solutions de reconstruction, le recours à une expertise géotechnique pointue s’est imposé dès les phases amont. Groupe Géotec a été missionné en 2023 pour conduire les études G1 (définition du modèle géotechnique) et G2 AVP (analyse des fondations), dans des conditions maritimes particulièrement exigeantes.
Depuis la plateforme autoélévatrice OMER, les équipes ont mené des sondages in situ autour du fort, entre automne 2023 et été 2024. Malgré les aléas climatiques – houle, vents, marées – seules quatre mises en station ont pu être réalisées sur six prévues. Elles ont permis de caractériser les différentes couches géologiques (remblai, banc de sable, substratum marno-calcaire) et d’affiner le modèle du site.
« Ce chantier nous a aussi offert une belle symbolique : celle de déployer notre plateforme autoélévatrice OMER, pour ses 10 ans, à seulement quelques encablures de son lieu de naissance, à Marennes », souligne Thomas Portenart, responsable du service maritime chez Géotec.
Un chantier sous contraintes extrêmes
La configuration du site a complexifié les opérations : proximité du fort, enrochements affleurants, faible manœuvrabilité et impossibilité de transfert de personnel de nuit. Autant de défis qui ont nécessité une adaptation constante des équipes.
Mais les enjeux sont à la hauteur de l’effort. « En agissant pour la sauvegarde du fort Boyard, c’est un geste historique pour les 100 prochaines années que nous réalisons », affirme Sylvie Marcilly, présidente du Département de la Charente-Maritime.
2028 : ouverture au public
Les travaux débuteront à l’été 2025 pour s’achever en 2028. À cette date, pour la première fois, le fort ouvrira ses portes aux visiteurs. Une campagne de mécénat, menée en partenariat avec la Fondation du patrimoine, accompagne cette métamorphose : Soutenir le projet
Photo : © Groupe Géotec