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L’abbaye disparue de Tours

Une équipe de l’Inrap et du Service archéologique départemental d’Indre-et-Loire (Sadil) fouille actuellement, sur prescription de l’État (Drac Centre -Val de Loire) les anciennes casernes Beaumont à Tours. Les archéologues y mettent au jour l’abbaye de Beaumont-lès-Tours, la plus importante et durable communauté religieuse de Touraine. Physiquement effacée à la fin du XVIIIe siècle, l’histoire de l’abbaye de Beaumont ne se lisait plus que dans les archives. Une première occupation humaine y est évoquée en 845, puis, en 966, d’un lieu-dit « Belmons ». Ce toponyme fait référence à la situation insubmersible de ce petit promontoire qui a favorisé l’implantation d’un village aux portes de la ville médiévale. Les vestiges mis au jour par les archéologues dessinent parfaitement, dans sa totalité, le plan de l’église abbatiale, sa nef aux deux transepts à absidiole et le chœur dont la fouille met en évidence deux états distincts de constructions. Au sud de la nef, se dressait un cloître bordé d’une galerie. Un vaste cellier, agrémenté de soupiraux, disposait d’un accès desservant quatre caves, dont l’une est pourvue d’un puits et une autre d’un escalier permettant de rejoindre le rez-de- chaussée et les cuisines de l’abbaye. L’aile sud du cloître était occupée par le réfectoire. L’aile orientale a également été mise au jour. Enfin, la chapelle Notre-Dame-des-Miracles, sans être formellement identifiée, semble correspondre à un bâtiment disposant d’une abside. Une partie des maçonneries mises au jour correspondent au dernier état de l’abbaye, mais d’autres pourraient se rapporter à des états anciens. Les archéologues cherchent désormais à comprendre l’évolution de chaque bâtiment et à en identifier les fonctions. Plusieurs espaces funéraires ont également été identifiés.

Photo : Vue du site depuis le nord-ouest. © Mathilde Noël, Inrap