L’Académie des beaux-arts a élaboré un ouvrage sur le développement de l’éolien industriel qu’elle considère dans sa configuration actuelle comme porteur de menaces. Elle a recueilli et confronté les avis d’académiciens et de différents experts français et étrangers autour du développement de l’éolien industriel. Rappelant que l’une de ses principales missions est de veiller à la conservation et au développement harmonieux du patrimoine, l’Académie des beaux-arts affirme que les éoliennes, machines de 150 mètres de haut, sont en contradiction avec la tradition française qui a toujours consisté, jusqu’à présent, à harmoniser l’architecture avec le paysage en respectant son échelle ; et qu’elles engendrent des nuisances (bruit, risques d’accidents). Elle considère en outre que les éoliennes ne participent pas à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre car leur production variable nécessite d’installer « des groupes de substitution qui fonctionnent au gaz ». Enfin, elle préconise l’annulation du décret du 8 juin 2001, renforcé par l’arrêté du 10 juillet 2006, qui oblige EDF à acheter le courant éolien à un tarif très largement supérieur au prix coûtant. Les éoliennes devenues ainsi « produit financier  » engendreraient une « forte pression sur les commissions appelées à donner leur avis et même sur les préfets ». Dans une lettre adressée au président de la République, l’académie recommande à la puissance publique de considérer l’implantation d’éoliennes comme une installation industrielle et de la traiter comme telle, et de l’interdire dans des zones sensibles dont la liste devra être publiée. Enfin, elle préconise le recours à une consultation démocratique des populations concernées avant toute démarche administrative.

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