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Nouveaux verres spéciaux pour le bâti ancien

Les grands fabricants internationaux de verre se sont penchés sur cette question, et sont parvenus à y apporter des réponses satisfaisantes, propres à séduire les architectes soucieux, à juste titre, de préserver l’aspect patrimonial des bâtiments anciens dont ils ont la responsabilité. En voici aujourd’hui un premier exemple significatif : NSG a mis au point Pilkington Spacia, un vitrage spécial dont la particularité est d’offrir la performance d’un double vitrage traditionnel, mais avec à peine l’épaisseur d’un vitrage simple.

Le pouvoir du vide
Il s’agit ici d’un vitrage sous vide de faible épaisseur totale, présentant des caractéristiques d’isolation thermique et phonique tout à fait intéressantes. Le produit est donc bien adapté aux chantiers de restauration, même dans le cas de bâtiments historiques classés où les contraintes sont toujours sévères. En effet, les responsables de NSG affirment : « Il offre même la possibilité d’utiliser les châssis d’origine s’ils sont en bon état ou, au moins, réparables. Auparavant, les seuls choix possibles étaient de sacrifier la performance thermique et le confort, ou de compromettre l’esthétique originale du bâtiment en utilisant des encadrements modernes plus encombrants avec du double vitrage. » Quelle est la technique mise en œuvre pour la fabrication du Pilkington Spacia?
L’air existant entre les deux panneaux de verre est extrait, créant ainsi un vide. Le vide, même petit, est très efficace pour réduire les déperditions thermiques liées à la conduction et à la convection. Ainsi, l’écart entre les deux panneaux peut être réduit à
seulement 0,2mm, permettant donc la fabrication d’un vitrage dont l’épaisseur globale dépasse à peine 6mm. Les déperditions de chaleur liées au rayonnement sont limitées, car l’un des panneaux comporte une couche à faible émissivité, comparable à celui qui est utilisé dans la technique du double vitrage habituel.

Le trou et les intercalaires
Le process de fabrication du Pilkington Spacia implique qu’un trou soit réalisé dans le panneau de verre positionné du côté intérieur, trou par lequel l’air sera évacué. Bien évidemment, il sera colmaté ! Ce scellement est revêtu de façon permanente par une petite capsule noire de 15mm de diamètre située à 50mm du bord du vitrage, dans n’importe quel coin. Elle demeurera visible après la pose du vitrage dans la fenêtre, bien entendu toujours à l’intérieur du bâtiment, mais elle est suffisamment discrète pour ne pas perturber l’aspect esthétique général. L’espace entre les deux panneaux de verre est maintenu grâce à des micro-intercalaires : avec un rayon individuel de 0,5mm seulement, ils sont espacés les uns des autres de 20mm.

Considérations techniques
Les dimensions minimales de ce type de vitrage sont de 200 x 300mm, et les maximales de
1350 x 2400mm. Quand on observe les valeurs spectrophotométriques du produit, on note que la transmission lumineuse est de 79%, la réflexion lumineuse de 13%, et la transmission énergétique de 61% – Ug:
1,4W/(m2.K). Lors de la mise en œuvre, les axes
X et Y doivent être déterminés en fonction du
mastic d’étanchéité utilisé (X et Y supérieur ou égal à 3mm), et le calage devra être réalisé en conformité avec le DTU 39. Il est intéressant de souligner que ce procédé permet de réaliser des vitrages plus légers, donc plus facilement insérables dans des fenêtres anciennes, surtout si elles sont d’origine. Enfin, le Pilkington Spacia a fait ses preuves, puisqu’il est utilisé depuis plus d’une décennie au Japon, manifestement
avec succès.

(à suivre)

Pilkington : une marque mondiale
Si le nom Pilkington est connu dans le secteur du verre depuis la moitié du XIXe siècle, c’est en fait aujourd’hui la marque des produits verriers pour le bâtiment (et l’automobile) de la puissante entreprise japonaise NSG Group, qui l’a rachetée en 2006. Ses usines de fabrication sont implantées dans trente pays, et son chiffre d’affaires avoisine
6 milliards d’euros, dont 47% pour l’Europe.

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