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Parasites : comment s'’en débarrasser ?

Bien contrer ses adversaires, c’est d’abord bien les connaître. Ainsi pourrait-on résumer les préliminaires nécessaires à la protection contre les parasites du bois qui peuvent causer des dommages extrêmement sérieux dans les constructions patrimoniales, qu’il s’agisse de maisons particulières ou de grands édifices. Familiarisons-­nous donc avec les principaux fauteurs de troubles.

La mérule : un ennemi rampant
On a du mal à imaginer les ravages perpétrés par la mérule (serpula lacrymans), un champignon qui offre l’aspect d’une sorte de feutrage blanc et épais quand l’humidité est importante, gris beige dans les zones plus sèches, dont le développement est aussi spectaculaire que dangereux. Cette créature, qui ne vit qu’à l’intérieur, dégage une odeur fétide caractéristique. Très vite, la mérule se développe sur les bois, dans les bâtiments confinés, par rizomorphes, des cordonnets envahissants capables de traverser même les maçonneries, d’un diamètre allant jusqu’à 8mm et pouvant atteindre plusieurs mètres de longueur. Les bois sont détruits par pourriture cubique, même les gros bois de structure. Fréquemment présente dans plusieurs régions de France, dont notamment la Normandie où elle peut rendre inutilisables des maisons entières, la mérule est un ennemi sérieux.

Le termite : il grignote tout
Extrêmement utile dans la nature, le termite, petit insecte amétabole dont l’appareil buccal est de type broyeur, appartenant à l’ordre des isoptères, n’est cependant pas le bienvenu dans les bâtiments. Se nourrissant de cellulose et vivant en colonies organisées selon des règles sociales complexes, le termite a un appétit impressionnant et peut faire carrément disparaître boiseries et poutres en un temps record. Dans les constructions anciennes, un traitement préventif (ou curatif quand les colonies sont déjà malheureusement présentes) est indispensable dans les régions infestées (voir carte de répartition).

Les insectes spécialistes du forage
Les vrillettes, insectes coléoptères qui creusent des tunnels dans le bois pendant la période larvaire de leur vie, fragilisent les structures. La petite vrillette (anobium punctatum) fore des galeries de 1 à 3mm de diamètre. Son cycle évolutif dure de un à quatre ans. La grosse vrillette (xestobium rufovillosum), dont le cycle dure parfois jusqu’à dix ans, préfère les bois feuillus déjà dégradés par les champignons et fait des trous d’environ 3mm de diamètre. Enfin, la vrillette molle (ernobius mollis) ne se développe que sur des bois résineux ayant conservé leur écorce. Notons également un autre coléoptère foreur, le lyctus (lyctus brunneus/lyctus linearis), qui creuse des galeries dans les bois feuillus secs et tendres. Quant au capricorne des maisons (hylotrupes bajulus), il est capable de réaliser des galeries de 6 à 12mm de diamètre dans des bois résineux.

Pulvériser, injecter, piéger
Tout d’abord, les solutions techniques consistant à placer sous la construction un film en polyéthylène dans lequel a été incluse une substance biocide ne sont pas applicables dans le cas de bâtiments patrimoniaux, pour une raison évidente : puisqu’il faut placer le film sous la construction, cela ne peut concerner que le neuf. Ces techniques, notamment développées par Sarpap/Cecil (Termifilm) et Dyrup (Termiprotect Film/Xylophene) sont cependant très efficaces. Pour l’ancien, il faut utiliser des produits permettant de traiter les bois soit en pulvérisation, soit en injection (en préventif et en curatif), soit encore par piégeage des intrus. Les industriels proposant ces formulations font régulièrement évoluer leurs produits en fonction des normes, des exigences écologiques et de la constante recherche de facilité de mise en œuvre. En voici quelques exemples.

Quelques solutions récentes
Très régulièrement, dans ces colonnes, nous vous informons des progrès de la science qui permettent de lutter contre les insectes xylophages et les champignons. Aujourd’hui, nous ne faisons qu’un gros plan sur quelques produits récents qui nous ont été signalés. Chez Dyrup/Xylophene, le Termiprotect Charpentes et Ossatures est un traitement préventif et curatif en phase aqueuse pour les bois intérieurs, certifié CTBP+, insecticide, anti-termites. Il est destiné aux bois de classe 1 et permet un traitement des bois en profondeur grâce à sa technologie oléométhrine qui pénètre jusqu’à 6 mm de profondeur. Il s’applique par badigeon ou par injection. Chez le même fabricant, notons le WI 100 G, un traitement gélifié à pulvériser, ne nécessitant qu’un seul passage au pistolet permettant d’appliquer 300ml/m². Sa formule gélifiée facilite le traitement des zones verticales, en évitant les coulures. Sarpap propose aussi un gel, le Sarpgel 100, que l’on applique sur les poutres en double pulvérisation, en badigeon ou en injection. Ce produit existe aussi en bi-formule insecticide et fongicide (Sarpgel 200). Cet industriel affirme que son Sarpgel est « le premier produit curatif français de traitement des bois approuvé par les normes européennes d’efficacité biologique ». En ce qui concerne le piégeage des termites, rappelons l’excellente solution Sentri Tech créée par Dow Agrosciences, qui consiste à placer des appâts autour et à l’intérieur des bâtiments à traiter, dont le succès ne se démentit pas. Non invasive, modulable, parfaitement adaptée au patrimoine et respectueuse de l’environnement, elle a su séduire de nombreux prescripteurs et architectes. Soulignons cependant qu’il existe à présent un système tout à fait comparable, le Termatec de Dyrup, basé sur exactement le même principe.

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