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Paris : réfection d’un toit haussmannien cintré

La couverture ancienne en zinc avait beaucoup souffert et nécessitait une réfection complète. D’une superficie considérable, avoisinant les 3600m2, et présentant des particularités techniques nécessitant une approche bien pensée, le toit ne pouvait être confié qu’à des spécialistes confirmés : c’est ainsi que le chantier de couverture fut placé sous la responsabilité des équipes de l’entreprise Balas, rompues aux complexités des architectures patrimoniales et, pour le matériau zinc lui-même, à VM Zinc, la marque internationale de référence en ce qui concerne les produits en zinc laminé fabriqués par l’unité Bâtiment du groupe Umicore. Fort de 17000 personnes dans cinquante pays, ayant généré en 2006 un chiffre d’affaires de 8,8 milliards d’euros, Umicore est l’un des grands noms de l’industrie mondiale. Le cabinet d’architectes C2e Architecture a piloté l’ensemble des travaux de cet immeuble dont la Soferim est maître d’ouvrage.

Le choix de l’isolation par l’extérieur
La première étape a consisté à déposer l’ancienne couverture, dont la grande spécificité est d’être cintrée sur près de 2500m2. Ensuite, le parti pris technique fut d’adapter un système de sarking permettant de mettre en œuvre une isolation par l’extérieur : en effet, tout le bacula intérieur ne pouvait être démonté, et fut donc préservé. Ce choix d’installer une isolation par l’extérieur s’est rapidement imposé devant la nécessité de conserver et de valoriser les volumes intérieurs. Et l’affaire est suffisamment originale pour être soulignée : en effet, autant l’architecture moderne fait de plus en plus la part belle à l’ITE, pour des raisons d’économies d’énergie notamment, autant il est hasardeux, pour ne pas dire carrément impossible, de mettre en œuvre une ITE dans le cadre d’une opération patrimoniale. Or, pour cet immeuble, cette option s’est révélée réaliste et parfaitement possible.

Un travail de surélévation
En fait, si l’on imagine une coupe de la nouvelle toiture telle qu’elle a été réalisée sur le bâtiment, on trouve successivement d’abord le bacula, puis une charpente métallique d’origine – il s’agit d’une structure métallique cintrée avec des entretoises en bois –, ensuite, les voliges qui soutiennent l’isolant (14cm de laine de verre) muni de son écran de sous-toiture HPV, puis les voliges sur lesquelles a été refaite à neuf la couverture en zinc VM Zinc. En somme, tout a été légèrement surélevé à partir de la charpente métallique. Notons également que toutes les parties cintrées ont été préparées en atelier, puis amenées prêtes à poser sur le chantier.

Le cas des lucarnes et des fenêtres de toit
À l’origine, il y avait 130 châssis parisiens sur l’ensemble du bâtiment. Ils ont été entièrement remplacés par des fenêtres de toit contemporaines, fabriquées par Roto, sélectionnées pour s’approcher au mieux des châssis anciens, tout en offrant les caractéristiques techniques exigées par la réglementation d’aujourd’hui. D’autre part, l’architecture présente une trentaine de lucarnes, qu’il a également fallu étudier et transformer. En effet, les chiens-assis étaient de dessin traditionnel, avec la pente à l’inverse du toit. Pour les rendre conformes au DTU, les couvreurs de l’équipe Balas les ont transformés en collaboration avec les architectes : afin d’intégrer l’épaisseur de l’isolation, il a été nécessaire de modifier la pente et de réaliser, sur chacun des côtés, un important travail de design.
Le chantier de couverture, au final, s’est étalé sur huit mois avec une vingtaine d’ouvriers, et a représenté 18 000 heures de travail.

S. V.

Balas : une longue histoire
Fondée en 1804, l’entreprise Balas a traversé le XIXe siècle en voyant son métier initial –  plombier ferblantier – suivre la révolution de l’hygiène dans l’habitat et son traitement des eaux (distribution et assainissement) pour évoluer vers le métier de couvreur-plombier. C’est en 1878, que Gustave Balas arrive à la direction de l’entreprise. Et, depuis, chaque étape marquante – travaux de reconstruction après les deux guerres mondiales, participation aux chantiers de monuments prestigieux – sera accompagnée par un représentant d’une génération de la famille : Jean Balas en 1908, Philippe Balas en 1945, puis Jean Balas en 1991. Balas – dont la raison sociale est précisément Balas Mahey – est un acteur majeur du marché avec plus de 500 salariés et 65 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2008. À l’origine du groupe Balas, l’entreprise a fêté en 2004 son bicentenaire. Ses spécialités historiques, la couverture et la plomberie, ont été renforcées par le développement en génie climatique initié au début des années 90. En 1992, la SECC rejoint le groupe Balas. Sa fusion avec Balas Mahey en 2003 donne naissance à l’entreprise Balas. Elle dispose des plus hautes qualifications dans chacune de ses spécialités, et en particulier la qualification Couverture Monuments Historiques. Balas est membre du Groupement français des entreprises de restauration des monuments historiques (GMH) pour la spécialité Couverture.

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