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Rencontres d’Arles : des décors pompéiens dans l’exposition « Retour à la poussière »

 

Le site antique de la Verrerie, sur la rive droite du Rhône, à Arles, a révélé de riches maisons urbaines abandonnées à la suite d’un incendie, vers 260 de notre ère. Entre 2014 et 2017, la reprise des fouilles par le Musée départemental Arles antique et l’Inrap a permis de mettre au jour « la maison de la Harpiste ». Les magnifiques « fresques » pompéiennes qu’elle contenait sont l’objet d’un vaste programme de remontage, d’étude et de restauration. En 2022 et 2023, l’étude se concentre sur les peintures d’une pièce de réception qui arbore un remarquable décor de personnages de grande taille, un décor du deuxième style pompéien. La symbolique de cet ensemble identifie un cortège bachique, thème fréquent de l’iconographie romaine et particulièrement adapté à une salle de réception. À l’invitation du musée et de l’Inrap, la photographe-plasticienne Marguerite Bornhauser a effectué une résidence lors du chantier de fouille en 2016, en partenariat avec l’École Nationale Supérieure de la Photographie et les Rencontres de la photographie d’Arles. Elle a posé son regard sur ces fragments de peinture, la multitude des motifs, des détails et des couleurs. Autant de sujets qui caractérisent son travail et se retrouvent aujourd’hui dans « Retour à la poussière ». L’artiste joue avec les échelles, projetant le fragment de quelques centimètres sur un fond correspondant souvent à un détail – pris au microscope ou au télescope – évoquant d’emblée l’immensité, l’infini d’une nuée de constellations. L’objet archéologique se trouve alors comme suspendu à l’égal du temps dont il est le témoin. À travers des photographies, des montages et des installations de fragments archéologiques, Marguerite Bornhauser nous plonge dans la couleur et la matière : les fragments deviennent d’énigmatiques constellations abstraites, voire vivantes qui finissent ici nimbées d’une nuée d’étoiles, comme un retour à l’infini, à la poussière. La scénographie de l’exposition réalisée par Bigtime Studio met en résonance ce jeu d’échelles, d’espace-temps et de transparences et propose d’emmener le visiteur dans une nouvelle dimension, immersive, suspendue entre imaginaire et réel.