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Un immeuble haussmannien rénové en HQE

L’’immeuble se situe rue des Mathurins, dans le huitième arrondissement de Paris, entre la Madeleine et l’Opéra Garnier. Au premier coup d’œil extérieur, il ressemble à toutes les autres constructions de cette époque. Cependant, sa façade dissimule plus d’un secret. Il est amusant de noter qu’au xixe siècle, ce lieu, qui appartenait à l’origine à mademoiselle Le Pelletier de Martainville, vit passer entre ses murs un éminent juriste, ­Germain ­Antonin Lefèvre-­Pontalis, député, membre de l’Institut de France et auteur d’une thèse audacieuse (De la condition légale de la femme mariée et en particulier de son incapacité, 1855). D’autre part, il s’opposa aux restrictions de la liberté de la presse et à la politique coloniale. Son élection à l’Académie des sciences morales et politiques, le 2 juin 1888, contribua d’autant plus à son prestige. Ne le confondons pas avec ­Eugène ­Amédée Lefèvre-­Pontalis, né en 1862, le fameux professeur d’archéologie du Moyen Âge à l’école des Chartes et correspondant de la Société royale des antiquaires de Londres. La famille Lefèvre-­Pontalis descendrait, dit‑on, de ­Guillaume le Conquérant lui-­même, par la branche de la duchesse de ­Suffolk, qui fut la sœur de ­Richard III. Et aujourd’hui, c’est le cabinet d’avocats ­Savin ­Martinet Associés qui occupe les locaux, une équipe très spécialisée qui a mis ici ses principes en pratique.

Un engagement personnel très fort
L’immeuble comporte huit niveaux : au rez-­de-chaussée, un hall d’accueil et une salle de réunion. Dans les étages, des bureaux. ­Patricia ­Savin et ­Yvon ­Martinet ont confié la maîtrise d’œuvre des travaux de réhabilitation à l’architecte ­Philippe ­Maigne. D’abord, une réorganisation complète des espaces a été nécessaire afin de répondre aux exigences de leurs nouvelles fonctions. ­Philippe ­Maigne explique : « Le maître d’ouvrage souhaitait que l’ensemble de l’opération prenne en compte les paramètres environnementaux et que, dans cette enveloppe architecturale à caractère patrimonial dont il fallait bien entendu préserver l’essence, on réalise un ensemble non seulement inscrit dans le xxie siècle, mais encore cohérent avec un engagement personnel fort sur le développement durable. » Rappelons que, selon les termes du rapport ­Brundtland (ONU, 1987), il s’agit d’un « mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».

Le moindre détail compte
« Dans un bâtiment neuf, reprend ­Philippe ­Maigne, la mise en œuvre de techniques HQE est relativement aisée, mais dans un immeuble construit au Second Empire, c’est plus complexe. Pas question, par exemple, d’envisager un quelconque système d’ITE ni un bouleversement complet de la structure. » L’isolation a donc été réalisée par l’intérieur avec doublage des combles (laines minérales et plaques de plâtre) ; les peintures minérales Keim ont été préférées à des formulations agressives ; 40% de l’énergie est fournie par une ressource renouvelable ; l’ensemble du mobilier et les techniques mises en œuvre au cours du chantier ont été choisis afin de respecter l’environnement (bois FSC, connaissance de l’ACV de plus de 80% des produits, moquettes et revêtements non émissifs de COV et de formaldéhyde, etc.). Plus de 50% des déchets du chantier ont été valorisés. Et, pour compenser ce qu’il n’était pas possible d’éviter, la plantation de plusieurs milliers d’arbres a été programmée dans le cadre du PNUE. Les performances énergétiques du bâtiment atteignent 96­kWhép/m²/an, ce qui les met en conformité avec les exigences du référentiel THPE (Très haute performance énergétique). Des réseaux séparés eau potable/eau non potable ont été mis en place, ainsi qu’un circuit de bouclage d’eau chaude avec colonne montante. L’établissement est aujourd’hui certifié ISO 9001 (qualité clients), ISO 14001 (réduction des nuisances environnementales), OHSAS 18001 (bien-­être des salariés sur leur lieu de travail) et ISO 26000 (démarche socialement responsable). Le cabinet ­Savin ­Martinet est ainsi le premier utilisateur d’un immeuble haussmannien HQE en France selon le référentiel HQE 2008.

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